Vers l’équité en santé et au-delà
Cette année, l’EMNO a produit 780 médecins, dont 55 qui se disent Autochtones et 165 qui se disent francophones, et 692 résidentes et résidents ont suivi ses programmes. Plus de la moitié de ces personnes sont restées dans le Nord de l’Ontario, la majorité à Sudbury et à Thunder Bay. Un autre fait marquant cette année : avec une proportion de 17 pour cent, notre nouvelle classe accueille le plus grand nombre d’étudiantes et étudiants en médecine autochtones au Canada.
L’EMNO appuie également plusieurs programmes de formation dans les professions de la santé, notamment ceux d’adjointes et adjoints aux médecins dans le cadre d’un partenariat avec l’University of Toronto et le Michener Institute of Education au Réseau universitaire de santé, de physiciennes et physiciens médicaux, de cliniciennes chercheuses et cliniciens chercheurs, de scientifiques et d’autres professionnelles et professionnels de la santé. L’École a célébré en 2021 la formation de 148 diététistes dont 78 exercent maintenant dans le Nord de l’Ontario. Ce sont des faits marquants dignes d’être commémorés.
La pénurie de médecins sévit encore dans le Nord de l’Ontario. Même si le problème existe partout au Canada, dans le Nord de l’Ontario, les enjeux sont plus élevés. Près de la moitié des médecins planifient de prendre leur retraite au cours des cinq prochaines années, à un moment où le manque est déjà grave. Dans de nombreuses communautés, une poignée de médecins débordés soutiennent le système. Les communautés qui n’ont pas de médecin permanent comptent sur le va-et-vient continu de remplaçants.
Ajoutez à cela la prestation de soins en période de pandémie sur un vaste territoire et dans des communautés éloignées et rurales (qui ont chacune leurs propres problèmes, où la santé en général empire, où il y a des maladies chroniques et des problèmes de santé plus complexes que dans le reste de l’Ontario) et les enjeux augmentent encore. Dans le Nord, le taux croissant d’épuisement professionnel chez les fournisseurs de soins de santé est une vraie « kryptonite » qui menace le personnel enseignant vital, nos héros en première ligne pendant la pandémie de COVID-19. L’EMNO se fait une grande priorité de faire passer la santé et le bien-être avant tout. C’est un moment critique pour le changement dans les soins de santé auquel l’EMNO est fière de collaborer, de faciliter et de diriger. À ce titre, nous avons signé officiellement la Charte de l’Okanagan cette année, et le conseil d’administration de l’EMNO a appuyé l’engagement envers l’équité, la diversité et l’inclusion en approuvant les principes directeurs.
Pour surmonter les défis de notre région, l’Ontario Medical Association a récemment publié Prescription for Ontario: Doctors’ 5-Point Plan for Better Health Care qui comporte des recommandations sans précédent et particulières au Nord concernant les soins de santé. La publication de ce plan, qui souligne les pénuries de médecins, les longs temps d’attente, le grave arriéré de services, les programmes inadéquats de santé mentale et de lutte contre les toxicomanies ainsi que les soins insuffisants à domicile et en milieu communautaire, est un point marquant dans la promotion de la santé pour le Nord de l’Ontario.
Les problèmes ne sont aussi graves nulle part ailleurs. L’accès équitable aux soins de santé dans le Nord de l’Ontario est un défi unique qui exige des solutions uniques.
Le parcours pour devenir la première université autonome de médecine traverse un territoire inconnu mais apporte la possibilité de transformer nos luttes en triomphes et d’accélérer notre progression vers l’équité en santé et au-delà.