L’insécurité alimentaire a des effets sur la santé des gens du Nord
Rosette Moore sait que l’insécurité alimentaire est un problème à plusieurs facettes qui a des conséquences sérieuses.
Au Canada depuis 12 ans, elle a grandi à la Barbade dont elle a aussi la citoyenneté. Titulaire d’un baccalauréat spécialisé en nutrition et diététique du Brescia University College et ancienne stagiaire du Programme de stages en diététique dans le Nord de l’Ontario (PSDNO) de l’Université de l’EMNO, elle est diététiste à l’Hôpital de Sault-Sainte-Marie et dans deux foyers de soins de longue durée de cette ville.
Rosette et ses camarades du PSDNO ont constaté en personne les effets des déterminants sociaux de la santé sur la nutrition lors de leurs stages communautaires dans la région.
« Nous savons que l’insécurité alimentaire et la malnutrition sont une cause majeure de maladies chroniques complexes dans le Nord, explique la Dre Sarita Verma, rectrice, vice-chancelière, doyenne et PDG de l’Université de l’EMNO. Nous veillons à ce que le programme du PSDNO inclut des enseignements respectueux de la culture en matière alimentaire et montre que tout le monde n’a pas nécessairement les moyens ou la capacité d’acheter les meilleurs aliments. »
Beaucoup de communautés autochtones du nord du Canada connaissent l’insécurité alimentaire qui a de graves conséquences sur la santé et le bien-être. La nourriture est tout simplement plus chère dans le Nord de l’Ontario. Les communautés nordiques éloignées subissent les conséquences de la hausse en flèche des coûts du transport des denrées alimentaires qui triple parfois.
À titre de diététistes, Rosette et ses collègues apprennent cette réalité et à traduire la science complexe de la nutrition en termes que tout le monde peut comprendre pour encourager autant que possible une vie saine et militent pour un meilleur accès aux aliments nutritifs.
« L’accès à des diététistes, un source principale de renseignements sur la nutrition, est limité, indique Rosette. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que des personnes qui éprouvent des difficultés financières tirent parti de l’éducation sur la nutrition. L’isolement de petites villes influence la sécurité alimentaire. En outre, la crise climatique mondiale change le modèle migratoire et la reproduction de nombreux animaux que les communautés autochtones et du Nord chassent. L’insécurité alimentaire coûte en fin de compte leur santé aux gens. »
Rosette Moore dit que la rencontre avec la Dre Sarita Verma lors de la collation des grades en diététique cet été est un des faits marquants de son année. Serrer la main de la rectrice, vice-chancelière, doyenne et PDG de l’Université de l’EMNO, aussi une femme de couleur, lui a apporté les encouragements dont elle avait besoin pour croire qu’elle aussi peut briser les obstacles sur son chemin. « Les compliments sur mon discours de collation des grades et la poignée de main ont constitué une approbation, le symbole que je peux moi aussi prospérer, confie-t-elle. J’ai maintenant le sentiment que je peux faire une différence dans le Nord de l’Ontario. »