Les soins virtuels transformateurs

Les soins virtuels transformateurs
La nécessité de prodiguer des soins sécuritaires pendant la pandémie a entraîné un passage rapide et florissant vers les soins virtuels. Pour la première fois, le secteur des soins primaires a pu offrir un accès en ligne élargi, permettant ainsi à de nombreux patients de rester chez eux et d’éviter ainsi les longs déplacements et temps d’attente. 

Les rendez-vous par téléphone, la télésanté et les plateformes virtuelles ont permis de poursuivre les soins sans longues interruptions, tout en réduisant le risque de transmission de la COVID-19. Cela a également conduit à un plus grand nombre d’options de soins à la demande et à un renouveau des solutions créatives pour les soins communautaires.

Selon l’étude to Virtual care use before and during the COVID-19 pandemic: a repeated cross-sectional study, dans la population de l’Ontario (14,6 millions d’habitants), les soins virtuels sont passés de 1,6 % du total des visites en clinique externe au deuxième trimestre de 2019 à 70,6 % au deuxième trimestre
de 2020. La proportion de médecins qui ont assuré une ou plusieurs visites virtuelles par an est passée de 7,0 % au deuxième trimestre de 2019 à 85,9 % au deuxième trimestre de 2020. La proportion d’Ontariennes et d’Ontariens qui ont eu une visite virtuelle a augmenté de 1,3 % en 2019 à 29,2 % en 2020.

Nouveaux services de soins
de santé primaires basés sur des applications 

L’application TELUS Health MyCare est destinée aux Canadiennes et Canadiens qui n’ont pas accès à un médecin de famille ou qui ont besoin de soins en dehors des heures d’ouverture des cliniques. L’application est commercialisée comme un service de santé « qui permet de consulter un médecin, un conseiller en santé mentale ou une diététiste à partir de votre téléphone, à l’endroit et au moment qui vous conviennent ».

Aux États-Unis, Amazon Care est une autre application qui gagne en popularité. Elle est conçue pour les familles qui souhaitent avoir accès à des soins et à des cliniciens spécialisés, et contient des messages sur la façon « d’établir une relation continue avec votre équipe de soins ». Elle est commercialisée comme offrant « l’accès à un clinicien sept jours sur sept, 365 jours par an. Plus de salles d’attente, plus de temps de déplacement », et comprend des visites sur demande, des rendezvous programmés, des messages pour le suivi des soins et la gestion de plusieurs maladies chroniques, notamment l’asthme, l’anxiété, la dépression, l’hypertension, les maladies coronariennes, le diabète et d’autres services.

Amazon Care commence également à inclure des services de soins préventifs : vaccinations, dépistages, conseils sur le mode de vie et le bienêtre, aiguillages et ressources. Pour les enfants et les jeunes, elle propose des examens de santé, le dépistage des ITS, des services de contrôle des naissances et d’autres formes de planification familiale, des aides en matière de santé mentale et des examens physiques de médecine sportive.

Des soins de santé mobiles innovants 

Pour les personnes qui n’ont pas accès à la technologie, des idées novatrices refont surface sous la forme d’unités de santé mobiles – autobus, camionnettes, autocars et équipes itinérantes offrant la prestation de soins.

Le Mobile York South Simcoe (MOBYSS) est la première clinique mobile de santé mentale en Ontario. Il a été créé grâce à la collaboration de l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) et de l’Hôpital de Markham Stouffville.

Le MOBYSS permet aux adolescents d’avoir accès à des services de santé mentale et à davantage de soins préventifs. Il a été créé « à la suite de consultations communautaires sur le manque de services de santé mentale pour les jeunes de la région. Son véhicule récréatif de 39 pieds réaménagé offre des services aux jeunes, en particulier à ceux âgés de 12 à 25 ans. Il abrite une salle d’examen privée, un espace fermé par des rideaux pour les consultations individuelles et un salon ouvert. Le bus se rend dans les écoles secondaires et les centres communautaires locaux. »

Le MOBYSS s’inspire du modèle de The Alex à Calgary, en Alberta, un autre « cabinet médical sur roues ». C’est un organisme à but non lucratif combinant des services de santé et des services sociaux avec « des soutiens intégrés et accessibles et des soins réfléchis et complets… avec une gamme
complète de programmes de santé, de logement et communautaires. The Alex est un centre de soutien et de services communautaires pour les personnes qui sont en proie à la pauvreté, des traumatismes, l’isolement social ou des problèmes de santé, y compris la dépendance ».

Dans le Nord de l’Ontario, il est possible d’élargir la prestation de soins préventifs mobiles, qui s’est avérée efficace, et repose sur le modèle de service mobile de dépistage du cancer, Screen for Life Coach (Autocar Dépistage pour la vie). Ce programme offre des services de dépistage accessibles, notamment l’imagerie mammaire, le dépistage du cancer du col de l’utérus, des trousses de dépistage du cancer colorectal et des ressources sur les problèmes de santé chroniques aux patients et aux familles des collectivités rurales éloignées.

Le partenariat avec des programmes de soutien communautaire et aux familles, notamment des équipes mobiles de soins infirmiers et de services sociaux ou des programmes de logement social, par exemple : Firefly, l’équipe mobile de services de santé des centres de santé communautaire Norwest à Thunder Bay, les équipes mobiles d’intervention d’urgence de l’Association canadienne pour la santé mentale, la camionnette de liaison du Bureau de santé du Nord-Ouest, peut également offrir des possibilités de collaboration pour offrir un meilleur accès aux soins là et au moment où ils sont le plus nécessaire.

La pandémie a transformé les soins de santé virtuels et accéléré les innovations numériques. L’EMNO tirera parti de cette technologie émergente et innovera davantage dans les modèles de formation en médecine dans le Nord, rurale et éloignée, pour les Autochtones et les francophones, qui produisent des praticiens de la santé bien formés qui restent dans les communautés du Nord.

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