Forger une communauté

Doctor in emergency room

Il y a bien des raisons de vivre et de travailler dans le Nord de l’Ontario. Pour les médecins de la région, l’atmosphère collégiale et les communautés soudées les aident à se sentir appréciés et épaulés.
Cinq médecins du Nord de l’Ontario parlent de l’appui de leurs collègues et des liens communautaires qui les soutiennent.

Dre DeMiglio

Dre Lily DeMiglio, Marathon

La Dre Lily DeMiglio, lauréate du Prix de l’enseignante de l’année 2022 nommée par la population étudiante conseille à cette dernière de garder l’esprit ouvert concernant l’exercice en milieu rural. Elle a été séduite par la vaste portée de son travail de généraliste
rurale : des soins en hospitalisation et au service d’urgence jusqu’au travail en clinique et avec des Premières Nations. Elle aime aussi pouvoir consacrer du temps à l’enseignement et à des comités et avoir un horaire souple.

Pour s’adapter aux besoins de ses patients et de la communauté, la Dre DeMiglio élargit régulièrement sa série de compétences (elle est maintenant coroner, par exemple) et recommande à d’autres généralistes ruraux de saisir l’occasion de continuer de s’instruire.

« Vous ne pouvez pas tout savoir. Au fil du temps, vous obtenez de l’expérience et lorsque vous en manquez, vous pouvez toujours appeler un ami. »

Cette mentalité d’« appeler un ami » la soutient en tout temps. Elle l’a aidée à développer sa résilience personnelle et à résoudre les problèmes de patients.

« La médecine est très collégiale. Je trouve en grande partie de l’aide auprès de mes collègues de l’école de médecine. »

L’expansion continue de l’Université de l’EMNO doublera presque le nombre de places en médecine, ce qui augmentera le nombre de médecins formés qui pourraient décider d’élire domicile dans les villes rurales. Les étudiantes et étudiants qui veulent exercer en tant que généralistes ruraux continueront de recevoir du soutien dans le cadre du programme d’études complémentaires pour généralistes ruraux à mesure qu’il se développe et évolue. Lisez les articles « L’Université de l’EMNO connaît une expansion sans précédent » et « Programme d’études novateur » pour en savoir davantage.

Dre Akila-Wiley

Dre Akila Whiley, Red Lake

Lorsqu’elle a commencé sa quatrième année de résidence, l’expérience de Dre Akila Whiley jusqu’à ce moment-là avait été dans de grands centres urbains, et l’accent semblait être sur les spécialisations, n’importe quoi sauf le généralisme rural et la médecine familiale.

« Ce n’était pas réellement ce que je voulais, dit-elle au sujet de ses options pour sa dernière année de résidence. Alors j’ai honnêtement dressé la carte des endroits où je pourrais aller… et j’ai choisi le lieu le plus éloigné sur la carte.

C’était Red Lake. Même si l’endroit la sortait de sa zone de confort, elle a fait une bonne impression. Le dernier jour, un médecin local lui a demandé de revenir exercer à Red Lake.

« Je n’y avais pas pensé. J’ai pris l’avion et suis partie. C’est alors que j’ai eu le sentiment horrible que je ne reviendrai jamais. Ce fut mon signe. J’ai écrit au médecin une semaine plus tard pour lui dire… j’embarque. »

La Dre Whiley dit qu’elle trouve un épanouissement dans les soins apportés aux personnes à tous les stades de la vie. Elle aime travailler dans une communauté unique et soudée où les gens s’entraident et se soutiennent mutuellement. La volonté de la communauté d’apporter de l’aide a été évidente lorsque, au cours de ses trois premières semaines en exercice, il a fallu évacuer complètement l’hôpital de Red Lake à cause des incendies de forêts menaçants.

« Ce fut un effort collectif remarquable. Je vois beaucoup de gens, et ils me rappellent que nous sommes liés car nous avons traversé cette expérience ensemble ».

Dr Moir

Dr Adam Moir, Dryden

Le Dr Adam Moir, généraliste rural et diplômé de l’Université de l’EMNO dit que quand on travaille dans une petite ville comme Dryden, c’est toute la communauté qui nous aide. Parfois, les gens lui apportent des bleuets, des biscuits ou des marinades faites maison. D’autres fois, ils déblaient son entrée avant qu’il en ait l’occasion.

« Les gens me montrent quotidiennement qu’ils m’apprécient en tant que médecin. C’est toujours agréable de se sentir apprécié, et les petites communautés le font de manière impressionnante. Toute cette estime est bonne pour le moral ».

Le Dr Moir a appris à réserver du temps pour prendre soin de lui et de sa famille. Il souligne que la pénurie de ressources humaines en santé sévit depuis longtemps dans le Nord de l’Ontario et que de nombreuses communautés connaissent périodiquement des crises. Il encourage la prochaine génération de médecins à accepter cette réalité et à ne pas se décourager, mais aussi à ne pas trop se sacrifier parce que « rester en santé et heureux permet d’avoir une longue carrière enrichissante ».

Il se sent épaulé non seulement par la communauté mais aussi par les médecins ruraux de tout le Nord.

« Lorsque nous songeons à la médecine rurale, nous avons tendance à penser que nous sommes isolés et que nous n’avons pas de réseau ou de communauté clinique. Mais en fait, nous avons un réseau bien plus vaste. Ces mentors et les contacts dans tout le Nord de l’Ontario nous épaulent vraiment lorsque nous travaillons dans un cadre rural. »

Dr. Ohle

Dr Robert Ohle, Sudbury

Le Dr Robert Ohle n’avait aucunement l’intention de déménager au Canada après ses études de médecine, mais ses plans ont changé lorsque ce médecin natif de Dublin a rencontré sa future épouse, la Dre Sarah McIsaac. Il a écouté son cœur (et suivi la Dre McIsaac prête à effectuer sa résidence) qui l’a amené au Canada et en fin de compte à Sudbury (Ontario) où il a choisi de faire sa vie, de fonder une famille et d’exercer la médecine.

Il a dit que vivre et travailler dans le Nord de l’Ontario offre le meilleur de tous les mondes : un environnement sain et vert, du logement abordable et une carrière exaltante. « Exercer dans le Nord de l’Ontario, en dehors des grands centres urbains, apporte des possibilités de leadership et l’occasion d’avoir un impact réel dans les domaines qui me passionnent : la recherche et l’éducation ».

Avec la Dre McIsaac, il a lancé l’initiative Northern City of Heroes qui vise à augmenter la survie des victimes d’arrêt cardiaque en dehors d’un hôpital en améliorant l’accès à de la formation en RCR de qualité. L’initiative a produit d’importants résultats mesurables.

Le Dr Ohle a aussi révélé ses secrets pour gérer les stress quotidiens de l’exercice de la médecine : créer des moments de joie. Il trouve chaque jour de petits moments de joie, y réfléchit et les apprécie puis les partage avec d’autres. Demander aux patients : « Quel a été le meilleur moment de votre journée? » les aide à s’évader brièvement d’un environnement stressant. Par exemple, il a demandé à un couple âgé vu à l’urgence comment ils se sont rencontrés : « Cela apporte du bonheur aux patients et aux familles dans un moment stressant et m’aide à centrer les soins sur la personne et non pas sur la maladie ».

Dr. DellaVedova

Dr Jonathan DellaVedova, Sault Ste. Marie

Pour Dr Jonathan DellaVedova, pédiatre à Sault Ste. Marie et membre de la toute première classe de l’Université de l’EMNO, l’occasion d’exercer dans sa ville natale est à la fois personnellement et professionnellement gratifiante. Sa passion transparaît quand il parle du Nord de l’Ontario.

« Un sentiment nous envahit lorsqu’on se dirige vers le Nord, quand les voies de l’autoroute commencent à disparaître, quand il y a de moins en moins de voitures, quand la ville cède la place aux fermes puis aux forêts, explique-t-il. On se sent bien, on arrive dans le Nord et on est chez soi. »

« Dans le Nord, on a le sentiment d’être à notre place et d’y avoir toujours été. »

Il apprécie également les possibilités professionnelles uniques et diverses qui apportent de la nouveauté et de l’attrait dans son travail. Par exemple, il a pu devenir professeur adjoint et enseigner dès sa première année en exercice, quelque chose qui n’aurait probablement pas été possible dans le sud de l’Ontario.

Sa principale recommandation à la population étudiante? Choisissez d’exercer quelque part où il existe un environnement de travail positif. Il appelle cela « un bel attrait vendeur » pour Sault Ste. Marie.

« L’atmosphère est réellement positive, très collégiale, très professionnelle. Je ne saurais trop vanter l’énorme incidence qu’elle a sur la satisfaction professionnelle. Si on peut la trouver, on ne l’abandonne jamais. Et quand vous cherchez des endroits où travailler, donnez beaucoup de poids à la façon dont les professionnels interagissent entre eux et avec l’environnement car cela aura un effet énorme sur votre bien-être. »

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