Appliquer la responsabilité sociale là où elle est le plus nécessaire

L’EMNO appuie l’opération Immunité dans les collectivités éloignées

Ontario éloigné par avion
L’opération Immunité dans les collectivités éloignées fut une mission sanitaire sans précédent incroyablement complexe, considérant également que les iniquités sociales structurales de longue date comme la colonisation, le racisme systémique, les effets intergénérationnels des pensionnats, et la répression de l’autodétermination sont des déterminants sociaux de la santé importants. L’exposition chronique au racisme est liée à une mauvaise santé mentale et physique. Ces déterminants contribuent à des problèmes prévalents de santé comme l’hypertension, le diabète et la cardiopathie qui atteignent disproportionnellement les Premières Nations, les Inuits et les Métis du Canada.
Éloigné du Nord de l'Ontario — Severn

On ne saurait sous-estimer l’importance de l’opération Immunité dans les collectivités éloignées. C’est l’œuvre remarquable de Ornge (le fournisseur de services aériens de transport ambulancier et de patients en soins intensifs de l’Ontario) et de ses nombreux partenaires. Des professionnelles et professionnels administratifs et de la santé de la Weeneebayko Area Health Authority, de la Sioux Lookout First Nations Health Authority, de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, de l’École de médecine du Nord de l’Ontario, de la Queen’s University, de l’University of Toronto, et d’autres bénévoles ont donné de leur temps et se sont dévoués.

Les équipes de vaccination se sont rendues dans 31 communautés éloignées de la Nishnawbe Aski Nation et à Moosonee pour administrer le vaccin contre la COVID-19 aux personnes admissibles. La planification et la logistique nécessaires pour livrer des milliers de vaccins par air et aider la population à demeurer en sécurité ont été remarquables. C’était spécialement essentiel car beaucoup de ces communautés n’ont pas d’accès équitable à des soins de santé, à de l’eau potable et à la sécurité alimentaire.

 « Je me suis proposé comme bénévole parce qu’après 40 ans de prestation de soins à des patients autochtones dans le Nord-Ouest de l’Ontario, j’ai vu l’occasion de faire à mon tour un geste pour cette population très vulnérable et désavantagée. Ma participation à titre de membre du corps professoral de l’EMNO allait réellement avoir un impact direct dans ces communautés. La plus grande leçon que j’ai tirée de cette expérience est que les communautés individuelles des Premières Nations sont très loin d’être homogènes et sont parfois très différentes. Ensuite, j’ai appris que la bonté et la générosité sont des caractéristiques essentielles des cliniciennes et cliniciens qui veulent être des praticiennes et praticiens compétents : une étudiante en médecine était prête à porter un petit enfant endormi, et un ambulancier a fait un détour pour acheter un yoyo à une fillette lorsqu’elle lui a dit qu’elle en avait demandé un pour Noël mais ne l’avait pas eu. »

Dr Bill McCready, conseiller spécial à l’EMNO, doyen associé principal et professeur, Thunder Bay

Un type extraordinaire de bénévole

L’EMNO est une école de médecine primée socialement responsable et la première au Canada dotée d’une responsabilité sociale. Elle a renouvelé son engagement envers cette responsabilité sociale dans son nouveau plan stratégique. Elle est déterminée à se préoccuper des besoins en matière de santé de toute la population du Nord de l’Ontario et à améliorer l’accès à des soins de qualité grâce à la recherche et à l’éducation, une éducation qui a souvent lieu dans les communautés vaccinées dans le cadre de l’opération Immunité dans les collectivités éloignées.

« Je me suis mouillé les pieds dans le Grand Nord en luttant contre des incendies de forêt avec le ministère des Ressources naturelles. Pendant cette période, j’ai eu la chance que des membres des Premières Nations locales avec qui je travaillais me prennent sous leur aile. Ce fut un immense honneur et privilège de pouvoir offrir ce petit service de santé à des communautés éloignées des Premières Nations, les ‘premières’ personnes qui sont traditionnellement la ‘dernière’ priorité. Un des points saillants de mon déploiement fut une visite à domicile où j’ai dû extraire un vaccin venu par air de milliers de kilomètres et l’administrer doucement à une aînée dans le confort de son salon. Pendant que je la surveillais, elle m’a raconté sa vie et donné des détails familiaux en montrant des photos sur ses murs. Inutile de dire qu’elle se sentait bien et que cela m’honorait. »  

Beth Crawford, étudiante en deuxième année de médecine, Sudbury

303 expressions d’intérêt.

 

22 équipes

de l’EMNO déployées.

 

60 bénévoles

de l’EMNO sélectionnés.

 

Des équipes comptant des bénévoles de l’EMNO ont été déployées dans 17 communautés : Bearskin, Deer Lake, Eabametoong, Fort Severn, Kasabonika, Kashechewan, Kitchenuhmaykoosib Inninuwug (Big Trout Lake), Martin Falls, Mishkeegogamang, Muskrat Dam, Neskantaga, North Spirit, Sachigo, Slate Falls, Wapekeka, Webequie, et Wunnumin.

Un type extraordinaire de formation

Avant leur premier déploiement, les bénévoles ont été pleinement vaccinés et ont suivi la formation obligatoire sur l’entreposage et l’administration du vaccin Moderna contre la COVID-19. Dans le portail d’apprentissage d’Ornge, les bénévoles ont aussi effectué la formation obligatoire sur la sécurité dans un aéronef à ailes fixes, la chaîne opérationnelle de commande, la tenue vestimentaire appropriée pour la survie, et l’utilisation de la technologie GPS en cas d’urgence.

Pour la plupart, apprendre à utiliser le GPS ou envoyer un SOS a pu être perturbant, mais c’est ce qui a rendu l’aventure encore plus passionnante pour ces bénévoles.

Huit autres heures ont été consacrées à la formation culturelle obligatoire dans le cadre de l’Ontario Indigenous Cultural Safety Program. Cette formation a mis en évidence l’héritage de la colonisation qui continue d’entraver l’accès aux soins et les résultats pour les peuples et communautés autochtones.

Chaque samedi, les équipes de vaccination se déployaient dans la zone de rassemblement. Selon l’endroit où les bénévoles se trouvaient, ils pouvaient être transportés par air dans la communauté où ils allaient passer la semaine.

Le dimanche matin était consacré à la formation sur le déploiement en particulier et les communautés. La première tâche de la journée était un test de dépistage de la COVID-19 et le rappel d’observer l’écart sanitaire, de porter un masque et de se laver ou désinfecter les mains tout au long de la semaine.

« J’ai lu avec grand intérêt les articles sur l’opération Immunité dans les collectivités éloignées en janvier dernier, et j’ai posé ma candidature immédiatement. Ce projet entrera dans l’histoire et je suis très fière d’y avoir participé. Un bienfait supplémentaire a été de rencontrer d’autres membres du corps professoral et de la population étudiante de l’EMNO, ainsi que le personnel et l’équipe de soins infirmiers d’Ornge. Notre équipe est rapidement devenue une unité soudée et je suis convaincue que nous resterons en contact. Je remercie l’EMNO de m’avoir engagée dans cette initiative importante. Je m’en souviendrai toute ma vie. »

Dre Stacy Desilets, médecin de famille et professeure agrégée à l’EMNO, Temiskaming Shores

La plus longue discussion lors de cette journée complète de préparation a porté sur la confiance envers le vaccin et l’hésitation à se faire vacciner. Les bénévoles qui se sont rendus dans les communautés étaient fort conscients que les membres des Premières Nations avaient des raisons d’être sceptiques ou de ne pas faire confiance au système de santé car ils avaient souvent fait l’expérience ou été témoins de la négligence et du racisme systémiques.

« J’ai effectué ma formation au premier cycle et postdoctorale en médecine familiale à l’EMNO. Alors quand l’occasion de participer à l’opération Immunité dans les collectivités éloignées s’est présentée, cela m’a semblé la parfaite initiative pour utiliser les diverses compétences et la formation que j’avais acquises durant mes études de médecine dans le Nord de l’Ontario. Ce fut un privilège de collaborer avec des membres des professions paramédicales et des communautés pour fournir des soins à des communautés autochtones éloignées. Toute l’expérience, y compris la vaste préparation pour le déploiement ainsi que l’expérience communautaire à Kitchenuhmaykoosib Inninuwug, a été enrichissante, révélatrice et instructive, et je m’en souviendrai et la chérirai toujours. »

Dre Alexandra Eaton, résidente en deuxième année de médecine familiale, Sudbury

 

Une clinique extraordinaire

C’est indubitable, les membres des communautés étaient au cœur de ces cliniques de vaccination. Dans chaque communauté, de multiples récits racontent comment les membres se sont regroupés pour organiser des centres de vaccination dans des gymnases d’écoles, des centres de santé et d’autres installations faciles d’accès.

« Ce fut un honneur d’assister à la lutte d’une communauté éloignée pour se protéger contre les effets dévastateurs de la COVID-19. La COVID-19 a emporté le premier membre de la communauté durant notre deuxième séance à KI. Toute la communauté, l’équipe exceptionnelle envoyée par l’EMNO et Ornge, ainsi que les Rangers canadiens exemplaires qui faisaient aussi partie de la communauté ont ressenti l’impact et les incidences de cette disparition. »    

Dr Jonny Grek, médecin de famille et professeur adjoint à l’EMNO, Kenora

 « J’apprécie sincèrement d’avoir eu l’occasion de me rendre à North Spirit Lake et à Kingfisher Lake dans le cadre de l’opération Immunité dans les collectivités éloignées pour apporter le vaccin Moderna et avec lui, l’espoir et la sécurité à ces communautés autochtones isolées. J’ai travaillé avec une équipe étonnante, eu des douzaines de conversations avec des aînés et des membres plus jeunes des communautés, et suis revenue à la maison au bout de journées de 12 heures remplie de gratitude, sachant que j’avais aidé à faire une différence pendant cette pandémie. »

Jacalyn Cop-Rasmussen, cheffe, Réseau universitaire des sciences de la santé, Thunder Bay

 Le Dr David Marsh, doyen associé, Recherche, innovations et relations internationales à l’EMNO, a fait partie de l’équipe qui a administré la première dose du vaccin contre la COVID-19 dans la Première Nation de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug . Vous pouvez écouter son expérience dans cette interview avec CBC Radio.

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