Pousser les frontières de l’apprentissage : Adaptations novatrices dans la formation en médecine
En 2020, l’EMNO a fait face à un défi incroyable lorsque la pandémie a atteint le Nord de l’Ontario. Ce fut une période de transformation rapide et de changements durables qui a marqué le renouvellement de la formation en médecine.
« Le plus grand changement a été l’aise et la confiance acquises en apportant des changements rapidement » dit le Dr Lee Toner, doyen associé intérimaire, Formation en médecine de premier cycle et professeur associé à l’EMNO.
« Nous avons dû adapter notre programme d’études. Étant donné que l’EMNO a un modèle d’apprentissage régionalisé efficace, nous étions très bien placés pour élargir notre enseignement virtuel, ce qui a rendu la transition beaucoup plus facile » ajoute-t-il.
Les modules du programme d’études ont été déplacés rapidement, ce qui, selon le Dr Toner, aurait pris des années à mettre en oeuvre avant la pandémie, et le corps professoral s’est empressé d’apporter son aide. En conséquence, les commentaires de la population étudiante ont été positifs et elle a vraiment apprécié les efforts déployés pour organiser des cérémonies virtuelles de remise des diplômes afin de célébrer cette étape importante malgré la pandémie. Les limitations de la présence physique et des grands rassemblements ont accéléré la mise en oeuvre de l’enseignement à distance et de l’évaluation asynchrones. De plus, la longue pandémie a eu de graves répercussions sur le bien-être de la population en médecine et sur ses choix de carrière universitaire.
Certains changements sont là pour rester. « Dans certains cas, les professeurs ont décidé que le format virtuel était la meilleure façon d’offrir leur programme d’études. En raison de la distribution des équipes interprofessionnelles dans le Nord de l’Ontario, le meilleur modèle d’enseignement est de travailler ensemble virtuellement » affirme le Dr Toner.
Peter Istvan, Ph. D. est le directeur de la phase 2 de l’EMNO dans laquelle les étudiantes et étudiants passent leur troisième année dans une communauté de taille moyenne. Il pense que l’École était bien préparée pour la transition vers le virtuel : « Les deux principales transformations ont été l’administration et la surveillance à distance des évaluations progressives trimestrielles, l’orientation virtuelle de la troisième année et les examens cliniques objectifs structurés (ECOS) ». C’était la première fois que les ECOS étaient administrés virtuellement. « Nous n’avions jamais pensé à administrer des examens virtuels, mais maintenant nous pouvons l’envisager, et en tant qu’expérience formative, c’est particulièrement utile pour les personnes qui ont des problèmes d’accessibilité » ajoute le Dr Toner.
Selon M. Istvan, la capacité de l’EMNO d’offrir son programme de troisième année dans la communauté en 2021-2022 est un énorme succès grâce aux efforts inlassables des coordonnatrices et coordonnateurs administratifs locaux, des cliniciennes et cliniciens locaux chargés de la liaison et des partenaires communautaires dans chacun des sites d’externat communautaire polyvalent. Cette transformation a également été rendue possible grâce au travail herculéen du personnel informatique de l’EMNO, qui a su régler rapidement les premiers problèmes d’audio, de vidéo, de téléchargement, de diffusion, d’ouverture de session, de disponibilité intermittente d’Internet dans de nombreux sites du Nord, et de sécurité.
Le nouveau programme de défense des intérêts ajouté au programme de quatrième année est un exemple d’adaptation rapide et efficace, dirigée par le corps professoral, qui a permis à la population étudiante de satisfaire ses passions. Selon le Dr Toner, celle-ci a été en mesure d’effectuer très rapidement un virage dans de grandes initiatives et de réaliser des projets vraiment impressionnants pour répondre aux besoins immédiats du système de santé et de la communauté. « C’est d’une importance capitale car c’est ce que font les médecins – nous devenons des défenseurs des patients et du système de santé. »
L’agrément en mode virtuel de l’EMNO, le premier du genre dans une école de médecine au Canada, a constitué une autre transformation. Au lieu d’un endroit central auquel se joignent des sites satellites de toute la région, pour la première fois, avec le nouveau format virtuel, tout le monde était sur un pied d’égalité et pouvait être entendu.
Les changements à venir comprennent le retour progressif à l’apprentissage en petits groupes et aux expériences cliniques. « C’était difficile pour les étudiantes et étudiants de première et de deuxième année en particulier, car ils n’ont pas pu bénéficier d’expériences en personne. Ils nous ont fait part de leurs commentaires et c’est pourquoi nous nous efforçons vraiment de leur rendre autant d’expériences en personne que possible » dit le Dr Toner.
Ces possibilités conduisent à de nouvelles idées pour offrir une plus grande partie du programme d’études dans de petites communautés et réduire au minimum les déplacements de la population étudiante. Les liens et les engagements familiaux sont des éléments qui entrent en ligne de compte dans la décision de s’inscrire ou non à l’école de médecine.
« L’examen des possibilités qu’apportent les petits changements progressifs que nous avons connus pendant la pandémie de COVID-19, et que nous connaissons encore, est utile pour renouveler encore plus le programme d’études » conclut le Dr Toner. Bien que ce soit une source de perturbations, la COVID-19 pourrait être le catalyseur de la transformation de la formation en médecine en incubation depuis une dizaine d’années, notamment en ce qui concerne l’importance à accorder aux stages au choix. Ces stages ne seront plus des auditions pour la résidence, mais permettront d’acquérir les compétences nécessaires pour effectuer un programme de résidence dans n’importe quel domaine. En transférant le processus du CaRMS vers des entrevues virtuelles, nous réduirons également l’empreinte carbone de la population étudiante dans le processus de jumelage.